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vendredi 31 décembre 2010

Conversations avec moi-même de Nelson Mandela****

Après, Zulu, très bon polar qui se déroule en Afrique du sud, j'ai décidé de finir l'année sur les écrits, lettres et entretiens de Nelson Mandela. Ce livre, préfacé par Barack Obama, est un document pour l'Histoire, incontournable pour qui veut comprendre l'Afrique du sud d'hier et d'aujourd'hui.
Toute sa vie, Nelson Mandela a écrit, souvent dans des petits cahiers. A son arrivée à Johannesbourg, lui le garçon des plaines, avait tant de choses à apprendre, à comprendre. Et puis, peut-être préssentait-il qu'il aurait un destin hors-nome, mais il gardait tout. A Robben Island, il a beaucoup travaillé et beaucoup écrit, notamment des lettres, dont certaines ont été conservées par la prison. Bien sûr, Mandela est un grand homme par sa capacité de résistance pacifique (même si à ses débuts, il a été l'un des leaders de la branche armée de l'ANC) et par tout ce qu'il a réalisé et incarné. Mais ce recueil, réalisé par une équipe d'archivistes et de chercheurs et pour lequel Mandela a donné son accord, nous permet surtout de nous approcher au plus près de l'homme et pas seulement du personnage public. On y suit son cheminement intellectuel et politique, on y découvre ses relations avec ses proches, les liens fraternels qu'il a tissés au sein de l'ANC, avec ses co-détenus mais aussi avec ses geoliers. Pour Mandela, l'écoute et la prise en compte de l'autre - quel qu'il soit -, la réflexion sont indispensables pour se forger une opinion solide. A Mandela, à qui on annonçait qu'il allait être libéré, il répondait "attendez, je ne suis pas encore prêt".
A lire tous les soirs, pour comprendre pourquoi cet homme est exceptionnel.
PS : Si vous ne l'avez pas lu, commencez par Un long chemin vers la liberté / Nelson Mandela.

jeudi 30 décembre 2010

Raiponce, c'est Noël !***

Si vous avez une petite fille qui croit encore aux contes de fées, courez vite voir ce joli film de Disney façon 2010. Un mix de Blanche Neige et Cendrillon au pays de la 3D. Une 3D vraiment bluffante, l'impression que les papillons vous frôlent, que les oiseaux volent au dessus de votre tête et que la princesse va tomber dans vos bras.
L'histoire est conforme aux grands classiques du genre, les personnages touchants, les dessins et les effets soignés.
Un jolie réussite. Joyeux Noël et bonne année!
PKM.

mercredi 29 décembre 2010

Zulu de Caryl Ferey****, noir c'est noir


Comme vous avez pu le constater sur ce blog, je ne suis pas forcément une fan des romans noirs et pourtant, j'ai adoré ce thriller qui se déroule en Afrique du sud, principalement au Cap et vous savez que j'ai une attirance toute particulière pour ce pays (à quand le prochain voyage?) Bien sûr l'intrigue à rebondissements m'a tenue en haleine jusqu'à la dernière page, mais c'est surtout le voyage dans la société sud africaine, post-Apartheid qui m'a captivée. Tout le monde s'est réjoui, à juste titre, de la fin de l'apartheid, mais l'apartheid économique se poursuit aujourd'hui encore et certains blancs se sont même durcis dans leur attitude contre les noirs. Et puis, il n'y a pas une population noire mais des dizaines de clans, d'ethnies qui se combattent avec la plus grande violence. On se promène des belles villas avec piscine au labyrinthe inextricable du township de Kayelitsha où ne vivent que des noirs misérables. Ali Neuman, un black haut gradé dans la police et qui dans sa jeunesse a vécu le pire, mène l'enquête. L'alcool, la drogue, le sexe, l'argent gagné illégalement définissent les règles du jeu dans ce pays qui n'a pas fini de purger son histoire.
A noter que Caryl Ferey est depuis quelques années un des grands auteurs du polar français. J'avoue que pendant tout le livre, j'avais du mal à croire que c'était un petit Français qui l'avait écrit. A lire absolument. MBS.
Ce roman a reçu de nombreux prix dont le Grand prix du roman noir français 2009 et Le Grand prix des lectrices de Elle 2009.

dimanche 26 décembre 2010

Le voyage du directeur des ressources humaines*

Une jeune femme roumaine, Yulia Petracké, décède dans un attentat suicide à Jerusalem. Personne ne la réclame. Sous la pression d'un journaliste, la boulangerie dans laquelle elle travaillait, se trouve dans l'obligation, pour ne pas ternir son image, de prendre en charge la défunte et de restituer le corps à la famille en Roumanie. Le directeur des ressources humaines empétré dans sa vie familiale et peu enthousiaste dans son travail, se voit confier cette tâche, contre son gré. A partir de là, démarre un long périple qui commence dans les quartiers religieux de Jérusalem, passe par la morgue et se poursuit en Roumanie, pour un long road-movie absurde et glacial. On croise de sympathiques seconds rôles, comme la patronne de la boulangerie, la consule ou le journaliste. On a le droit à quelques situations extrêmes en tous points, qui ne laissent pas indifférentes. Au final, l'histoire de cette morte va progressivement redonner de l'humanité à notre DRH. C'est lent, c'est long, c'est froid, l'image est plate, la lumière triste (et pas seulement en Roumanie). Contrairement à d'autres, je ne suis pas vraiment entrée dans ce film-parabole (ce film a reçu plusieurs prix dont celui du grand public à Locarno). Dommage pour moi !

samedi 25 décembre 2010

Les émotifs anonymes*** : ce film ne doit pas le rester

Voilà une douceur de fin d'année qui mérite le détour. Précaution d'usage, j'avoue que je suis un inconditionnel d'Isabelle Carré depuis 20 ans, mais je promets que cela n'enlève rien à la véracité de mon post...
Le point de départ est assez charmant : deux timides maladifs tombent amoureux l'un de l'autre. Comment vont-ils faire pour communiquer? Lui patron d'une fabrique de chocolat et elle talentueuse chocolatière.

Bien sûr, on se doute de tout ce qui va suivre. Mais l'histoire arrive à nous étonner à travers plein de petites idées et de situations cocasses. Et puis comme tous les "couples" de cinéma, cela fonctionne ou pas, et ici la fraîcheur d'Isabelle Carré et le registre plus acide de Benoit Poelvoorde se marient à merveille.

Tout au long de cette histoire, on s'émeut, on sourit et on rit

Je ne veux pas en dévoiler plus. Ce film est bon comme un chocolat qui fond dans la bouche. Goûtez-le. Es

vendredi 24 décembre 2010

Il est né le 25 décembre et son père s'appelle Abraham.

Et oui, Ce blog est né il y a exactement un an. Suite à des échanges de mails, disons engagés, autour de la pièce de et avec Michel Jonasz "Abraham", j'avais décidé de créer un espace commun pour nous exprimer et échanger sur nos coups de coeur littéraires ou artistiques.
Merci à tous ceux qui ont contribué aux blogs par leurs posts et plus particulièrement Patricia, Piero et les Boukho . Un grand merci à Eric pour ses relectures qui permettent d'améliorer le niveau d'orthographe de mes posts (parfois avec un petit temps de retard).

Alors pour cette nouvelle année, je fais le voeu d'avoir toujours autant de plaisir (et de stress) à faire vivre ce blog et celui que vous soyez nombreux à le lire mais aussi à commenter ou à écrire des posts.

Sinon de 2010, je garderai particulièrement :
Au cinéma : Social Network pour la modernité du sujet, Dans ses yeux pour la qualité de l'image, du scénario, des acteurs, en fait de tout , Tout ce qui brille pour la fraîcheur des actrices et de la réalisatrice. Et puis Mention Spéciale pour deux grandes actrices américaines Robin Wright (Les vies privées de Pipa Lee) et Annette Benning (Mother and Child et Tout va bien).
Dans les livres : Celles qui attendent de Fatou Diome , L'Ouragan de Laurent Gaudé, La Mecque-Pukhet de Saphia Azzedine, Parle-leur des batailles, des rois et des éléphants... de Mathias Enars.Et puis aussi en vrac, l'expo Basquiat, le concert de Yaël Naïm et beaucoup d'autres choses encore...
Très belle fin d'année à vous tous. Mylène.

jeudi 23 décembre 2010

Pas si simple sur Canal+***

Le 4 janvier dernier je vous parlais sur ce blog de "Pas si simple" une comédie américaine avec Meryl Streep et Alec Balwin.
Un bon film à voir sous la couette quand il neige dehors.

Grille de diffusion
http://www.canalplus.fr/c-grille-tv/cid397488-pas-si-simple.html

PS : cette histoire de "vieux" à quand même bien fait rigoler mes ados.

mercredi 22 décembre 2010

Nowhere boy...la jeunesse tourmentée de John Lennon***

Lorsque le 8 décembre dernier, j'ai dit à mon fils de 12 ans que c'était l'anniversaire des 30 ans de la mort de John Lennon, il était au bord des larmes. En effet, plus de 40 ans après la fin des Beatles, la Beatlemania renait sous mes yeux. La bande de copains de mon fils connait par coeur toutes les chansons des Beatles, des plus ou moins connues. Nowhere boy, qui retrace les années de jeunesse de John était donc un film incontournable. John est écartelé entre sa tante qui l'a élevé et sa mère qu'il retrouve à l'âge de 15 ans. La première, Mimi, est stricte. Elle écoute du Tchaïkovski, boit du thé et porte de jolis chemisiers fermés jusqu'au dernier bouton. La deuxième, Julia, est insouciante, aime le sexe et le rock'a roll, boit de la bière et aime les robes à fleurs décolletées. Les deux femmes aiment John comme leur fils, leur héros. C'est au milieu de ces tiraillements affectifs douloureux et d'une époque réglée par les conventions, que John décidera de tracer son destin, lui à qui l'on prédisait qu'il n'irait nul part. Il fera de la musique, du rock'n roll, rock'n roll que sa mère Julia lui a fait découvrir et aimer. On suit ses premières notes, ses premiers accords, ses premières rencontres avec Paul et Georges et ses premières scènes.
Un beau film à la réalisation classique. Beaucoup d'émotion et un vrai plaisir de se plonger dans ce parcours avant que tout ne bascule. MBS.

mardi 21 décembre 2010

Féroces de Robert Goolrick***

J'ai choisis ce livre pour l'atmosphère de la Virginie dans les années 50 que décrivait la jaquette : les robes en taffetas, les cocktails mondains et l'esprit raffiné des discussions . Or les premières pages sont l'énumération de la mort du père, de la mère, des grand-parents tous alcooliques plus ou moins mondains, de l'accident du frère, des obsèques et des bouteilles d'alcool qui ne cessent de se vider. Au milieu de tout cela, le narrateur fait son possible pour tenir au mieux son rôle, en s'aidant bien sûr de quelques bourbons. Avec cette litanie de malheurs racontés sans pathos, on se demande où veut nous emmener l'auteur et c'est là que le livre, roman autobiographique démarre vraiment. On entre dans l'intimité de cette famille à l'apparence si parfaite et dans celle de Robert Goolrick. Dans l'envers du décor, les personnages sont Féroces et rendent la réalité et surtout celle de l'auteur insupportable. On touche à l'intime, à la souffrance, au dégoût de soi, au combat pour la vie, pour la survie, pour l'amour de l'autre "comment jai fait pour continuer?"(titre de l'un des chapitres). C'est un livre dur, poignant, un livre comme une longue lettre pour témoigner. Un livre à lire en janvier pour ne pas noircir ces quelques jours de fête. MBS.

lundi 20 décembre 2010

Boire, fumer et conduire vite... c'est pas mon truc*

Depuis le temps que cette pièce est à l'affiche et qu'elle rencontre un véritable succès, je me suis dit que je ne devais pas passer à côté. L'dée de départ est plutôt intéressante : un huis-clos un soir de réveillon entre 3 quadras arrêtés pour les raisons citées dans le titre. Puis, l'auteur y a ajouté une touche de féminité avec une jolie avocate (Vanessa Demouy, épouse de l'auteur bientôt à la retraite pour cause de grossesse). Leproblème, c'est que les 3 quadras qui discutent cela nous renvoie tout de suite à Art de Yasmina Rezza et là, la comparaison ne tient pas longtemps. Les dialogues sont faibles, les rebondissements plats, sauf celui de la fin. En synthèse, cela fait une bonne idée de départ, une bonne fin et un coeur de pièce gentillet. Pour être honnête, la salle a beaucoup ri et moi très peu. Probablement, que je n'ai pas un goût assez populaire. MBS.

dimanche 19 décembre 2010

A bout portant...en plein dans le mille ****

Il n'y a pas de fatalisme du cinéma français. En France aussi on peut faire de très bon polars qui n'ont rien à envier au polars américains. Avec A bout portant, Fred Cavayé réussit un très beau film, presque un sans faute. La lumière noire bleuetée nous plonge dans une ambiance particulière, la caméra nous entraine dans un rythme effréné sans pour autant nous secouer, le montage est à la fois très rapide et très fluide, le scénario est simple mais bien ficelé et les acteurs Roschy Zem, Gilles Lellouche, Gérard Lanvin, Elena Anaya, tous excellents, dégagent une force saisissante. Courses poursuites, tension extrême, rivalité, amour, Fred Cavayé a voulu faire un polar humain et urbain, pari gagné.

mercredi 15 décembre 2010

Le jour avant le bonheur de Erri De Luca ***

Comment devenir adulte quand on n'a pas de racines, pas de famille, pas d'amis, qu'on vit dans un petit réduit et qu'on n'a rien ?
A travers ce livre, le narrateur nous embarque dans son parcours initiatique jusqu'à ses 18 ans. Il nous conduit dans la découverte de sa ville et de ses endroits les plus secrets, des hommes, des femmes, des relations humaines les plus douces et les plus violentes et de son histoire personnelle. Naples, la ville où il grandit tient avec lui le premier rôle du livre.
Le narrateur n'a rien mais c'est une "bonne graine" et il a la chance d'avoir un tuteur, Don Gaetano, le concierge de l'immeuble, lui aussi orphelin. Au cours de leurs nombreuses parties de Scopa, Don Gaetano, fera l'éducation du jeune homme en lui racontant des histoires que le narrateur s'empresse de noter. L'écriture est simple, fluide et traduit sans manièrisme la fragilité du narrateur. Ce livre est aussi une belle plongée dans une Naples d'après-guerre, dont on saisit toute la complexité.
C'est seulement après la lecture de ce livre que j'ai découvert l'auteur Erri De Luca, qui est un personnage original. Je vous invite à lire une de ces interviews. http://www.lexpress.fr/culture/livre/erri-de-luca-je-n-ai-plus-peur-de-rien_809218.html

mardi 14 décembre 2010

Expo Basquiat au Musée d'Art Moderne de Paris ****

Basquiat au musée d'art moderne de Paris est pour moi une vraie découverte. En pénétrant dans les salles, on est dans un premier temps un peu étonné par ces graffitis, ces toiles, ces châssis, ces collages, qui ressemblent parfois à des dessins d'enfants, et puis trés vite on accède à une autre dimension, on s'imprègne de son langage, on est submergé par la profusion et le gigantisme des oeuvres, et on comprend alors pourquoi ce peintre a tant intrigué et ému à la fois, il ne s'agit pas simplement d'une mode qui colle à une époque, il s'agit pour moi d'un cri, un cri halluciné, un hurlement, une révolte, plus on avance dans l'expo plus on pénètre l'inconscient de cet homme, on voyage dans son âme dans ses peurs, dans ses colères, dans ses nevroses, comme un visiteur indiscret et presque géné de partager autant d'intimité. On poursuit l'exposition et le dialogue post mortem continue avec de l'émotion et de la compassion pour cet artiste très tôt disparu et dont les oeuvres ont la fulgurance de sa courte vie.
A voir absolument. PKM
Jusqu'au 30 janvier. Ouvert tous les jours, sauf lundi, de 10h à 18h et jusqu'à 22h le jeudi. Possibilité de réserver ses places et de ne pas faire la queue.

lundi 13 décembre 2010

De vrais mensonges...une vraie arnaque !

Audrey Tautou, qui monte sa petite entreprise de coiffure, cherche désesperemment un moyen de remonter le moral de sa mère (Nathalie Baye) elle même désespérée depuis, qu'il y a 4 ans son mari, artiste désesperant de faire la couverture d'un magazine d'art, l'a abandonnée pour une jeunette. Un homme à tout faire,(arabe bien sur, mais tellement cultivé que ca ne se voit pas) qui écrit une lettre anonyme tellement belle que toutes tomberaient immediatement amoureuses. Toutes sauf Tautou bien sur qui voit là le moyen de réanimer l'étincelle éteinte dans les yeux de sa mère. Vous imaginez les quiproquos? Et bien vous avez raison! ls y sont tous. Pas de surprises. Il n'en manque pas un. Vous les voyez arrivez de loin? Et bien vous n'êtes pas déçus, vous l'aviez deviné, quels bons scenaristes vous pourriez être! Un petit plaisir quand même : une apparition de quelques secondes de Daniel Duval en père d'Audrey : ça fait plaisir de le revoir. Une petite question aussi : mais quelle est cette petite ville de province avec ces petits canaux? Un indice? Toutes les voitures sont immatriculées "34" et Brassens et Paul Valery l' ont chantée beaucoup mieux qu'elle n'est filmée ici. En conclusion, vous l'aurez compris : "De vrais mensonges" est une vrai arnaque qui permettra aux acteurs de payer leurs impots de l'année et à la chaine de télé qui a produit de remplir sa grille de programme avec des noms connus dès l'année prochaine et lors des rediffusions successives inévitables. Alors essayer de l'eviter au cinéma. DM.

dimanche 12 décembre 2010

Le Chat, Acte XVI de Philippe Geluck ****






























Ce post s'adresse aux 1% des lecteurs du blog qui ne connaissent pas le Chat (mais 1%, c'est déjà trop). Depuis 15 ans, Le Chat me fait toujours sourire, rire et parfois même hurler de rire avec ses commentaires absurdes mais en même temps tellement bien vus. Philippe Geluck s'empare des petites choses de la vie quotidienne mais aussi des sujets d'actualité et en une ou 3 bulles nous surprend par la dérision de son approche (Le dessin Prostituée Talibane en est un parfait exemple). Ne perdez pas de temps et courez attraper le Chat. Une fan du Chat, qui partage ce plaisir avec son fils de 12 ans. MBS.

samedi 11 décembre 2010

Holiday. Un Cluedo raté.


La bande annonce, le casting -Darroussin, Godrèche, Balasko- fleuraient bon la surprise de fin d'année. Mais l'espoir fait long feu et les espoirs sont déçus dès les premières minutes.
Pas de caméra, pas de dialogues, pas de lumière, pas de montage. Et Darroussin qui surjoue le Darroussin (que j'adore habituellement) à un niveau d'overdose.
C'est dommage. Un huis clos rempli de fêlés, un meurtre, un scénario pas trop mal ficelé. Tous les ingrédients étaient réunis pour une petite comédie anglaise qui nous aurait régalé. Hélas, la caméra n'était pas anglaise mais donnait plutôt le sentiment d'appartenir à un créatif publicitaire tournant son premier long. N'est pas Chatilliez qui veut.
Même la fin se devine bien trop tôt.
Un Cluédo raté. A éviter
ES

vendredi 10 décembre 2010

Poussin, Rubens et les peintres du XVIIème siècle *

Ces dernières années lorsque l'on vit à Paris et que l'on s'intéresse un peu à l'art, le choix est vraiment au rendez-vous. Paris regorge d'expos de toutes sortes. Que ce soit dans de grands musées nationaux ou de petits musées privés, plus facilement accessibles. Aujourd'hui, s'y rendre au gré de ses envies, des campagnes de pub ou des articles de presse n'est plus réservé à une élite. Cette année entre Monet, Basquiat, Rubens etc... il y a cent possibilités. Comme simple amateur, on peut vraiment étendre la gamme de ses connaissances avec des expositions faciles d'accés et rapidement consommées, peut-être un peu trop rapidement, d'ailleurs.
La nouvelle expo consacrée à Rubens et Poussin et les eintres du XVIIème siècle au musée Jacquemart-André en fait partie. Elle est située dans un cadre superbe (un ancien hôtel particulier hausmannien qui à lui seul vaut le déplacement) et soutenue par une campagne de pub plutôt agressive. J'ai eu envie de m'y arrêter.
Malheureusement pour la quasi néophyte que je suis, la découverte n'est pas au rendez-vous, l'expo a été, selon moi, vite conçue, mal pensée. Il n'y a pas vraiment de fil conducteur, le visiteur est censé comprendre les influences de la peinture flamande baroque du 17eme sur la peinture francaise de la même période (et là je reste perplexe ). Cela laisse quelque peu sur sa faim et ne permet pas vraiment, malgré la présence d'une conférencière (Carole Couturier pour Monexpo dont les confs sont toujours trés intéréssantes), de comprendre le parti pris et donc de mieux appréhender les oeuvres. On peut voir, il est vrai, quelques toiles de Rubens, Poussin, Le Nain ainsi que de peintres moins souvent exposés, mais pour ma part, l'émotion n'est pas au rendez-vous et la découverte non plus. Dommage! PKM

mercredi 8 décembre 2010

Une année étrangère de Brigitte Giraud**

Léo, le petit frère de Laura est mort dans un accident de moto. Pour échapper à la pesanteur et aux tensions que cela a créé au sein de la famille, Laura, 17 ans, décide de partir 6 mois en Allemagne comme fille au pair. Elle pense qu'en se détournant de son passé, elle supportera mieux son présent. A son arrivée, elle découvrira un monde qui lui est totalement étranger et où elle perdra tous ces repères : le mode de vie de cette famille si nonchalante et insouciante la déroute, ce froid pregnant la surprend, ce village sans adolescents l'intrigue et puis cette langue qu'elle croyait maitriser et dont, en fait, elle ne capte que des mots la forçant à recréer des phrases hypothétiques. Bon d'accord, ce n'est pas follement gai mais c'est un joli roman sur le deuil, l'absence, l'amour entre frères et soeurs, le passage de l'adolescence à l'âge adulte. MBS.
PS : ne lisez surtout pas la quatrième de couverture qui est un résumé de la première à la dernière page du livre.

dimanche 5 décembre 2010

Le nom des gens ***

Bahia Ben Mahmoud et Arthur Martin (il a échappé de justesse à Jacques Martin) tels sont les noms des deux protagonistes de ce film.
Elle décomplexée, insouciante radicalement de gauche, née d'un père algérien et d'une mère française baba cool ultra-militante , lui, quadra, sérieux, jospiniste même après 2002, né d'un père dont il pense qu'il a toujours été vieux et d'une mère qui a lui caché qu'elle était juive. La rencontre de ces deux là est explosive.
A travers une juxtaposition de saynètes, le film nous retrace le parcours de Bahia et Arthur. Les dialogues sont drôles et inattendus, la caméra très mobile, le montage enlevé et les acteurs excellents. Sara Forestier est éblouissante de naturel.
C'est parfois un peu brouillon dans le développement mais on ne s'arrête pas à ça, car on a le droit à quelques scènes hors normes : Bahia déambulant nue dans la rue sans même s'en rendre compte, le diner avec les parents d'Arthur au cours duquel Bahia doit éviter les sujets tabous et ils sont légions, une scène avec Jospin "himself" en guest star. De nombreuses trouvailles de scénario qui méritent le déplacement. Une comédie pour finir l'année de bonne humeur.MBS

samedi 4 décembre 2010

Half Life. En plein coeur.


Que demande-t-on à une photographie? De vous raconter une histoire. De vous remuer. De vous étonner l'oeil.
C'est le triple challenge qu'atteint la série Half Life de Michael Ackerman.
Je l'ai découverte dans un livre coup de poing, (mais elle est visible à la Galerie Vu 58 rue Saint Lazare). Comme le dit le très beau texte de Denis Kamboucher, L'artiste y montre des galaxies blessées, des mondes qui se décomposent, des étendues glacées, des vestiges de l'industrie minière et des cimetieres à l'abandon. Et puis tous ces portraits. Des êtres que l'oeil d'Ackerman fige dans une détresse grise. Des êtres sur lesquels son noir et blanc à gros grains, souvent flouté, souvent bougé, agit comme un scalpel de l'âme.
Il y a du Auschwitz la-dedans, de la pologne, du froid,de la fumée.
Pourquoi Half time? Une moitié de vie? Une vie à sa moitié? A chacun de répondre à cette question.
J'avais découvert et apprécié ce photographe l'été dernier aux rencontres d'Arles, au sein de la collection de Marin Karmitz dont il est un pilier.
Je viens de le redécouvrir avec ce travail et ce livre. J'ai pris une claque. Il est bouleversant.

Quelques tirages en ligne en attendant le livre ou de vous déplacer à la galerie Vu qui le représente:



Es

vendredi 3 décembre 2010

Celles qui attendent de Fatou Diome ****

Avec ce roman, Fatou Diome, nous fait approcher au plus près le destin de femmes africaines. Le roman se déroule dans un petit village sur une Ile en Côte d'Ivoire. La vie de ces femmes oscille entre le respect des règles ancestrales et la volonté d'une certaine liberté, entre l'obligation de faire bonne figure et le désespoir caché entre combat au quotidien contre la pauvreté et souhait d'un futur meilleur, entre l'envie de garder ses enfants auprès de soi et celle de les voir partir pour l'Europe parfois au risque de la mort. Et puis c'est aussi un roman d'amours.
Celles qui attendent, c'est le parcours de ces femmes dignes, courageuses et dévouées, qui ont tant de devoirs, tant de responsabilités et si peu de liberté. Un roman, extrêmement touchant et une écriture très personnelle qui font de Fatou Diome un grand écrivain. MBS.

mercredi 1 décembre 2010

RED : pour eux pas de retraite à 62 ans !

Agent de la CIA à la retraite, Franck alias Bruce Willis vit seul et s'ennuie ferme. Et puis un jour son ancien employeur tente de le supprimer car a l'époque où il était en service, il a suivi des affaires que certains aimeraient qu'il oublie. Franck aidé de ses vieux camarades Joe (Morgan Freeman), Marvin (John Malkovitch) et Victoria (Ellen Miren) reprennent du service et ils n'ont rien perdu de leur talent. Qui s'y frotte, s'y pique !
Le scénario est délirant et totalement abracadabrantesque. Mais les quatres acteurs sont excellents dans ce registre à mi-chemin entre Rambo et Y a t'il un pilote dans l'avion? On jubile devant ces acteurs qui ne se ménagent pas dans l'auto-dérision. Un bon film pour les quadras ! MBS

mardi 30 novembre 2010

Romain Gary : le double, triple, quadriple je(u)

France 2 : mardi 2 décembre à 22h50.
Il est des parcours singuliers, parce que la vie s'est chargée d'apporter ses petits cailloux, voire ses grosses pierres sur le chemin, mais aussi et je pense surtout, parce qu'il est des hommes qui sont faits d'un autre bois, d'une autre substance. Romain Gary fait partie de ces hommes. J'ai eu la chance de voir lundi soir en avant-première un documentaire sur la vie de Romain Gary qui sera diffusé jeudi 2 décembre, pour les 30 ans de sa mort. Tout d'abord, il faut souligner le travail du réalisateur, Philippe Kohly, qui nous embarque dans sa recherche et parfois sur des fausses pistes, pour résoudre l'énigme Romain Gary. A la fin, on en saura un peu plus mais jamais on ne résoudra l'énigme de cet homme. Dans les années 1970, les livres de Romain Gary n'ont plus beaucoup de succès. Mais ce ne sont pas ses livres que la critique juge, mais l'homme Romain Gary. Alors, il invente Emile Ajar, écrivain parti vivre au Brésil pour échapper à la justice. Gallimard reçoit le script, hésite et fait éditer Gros-Calin d'Emile Ajar par sa filiale Mercure de France. Puis deuxième livre, La vie devant soi et là, surprise c'est un énorme succès, c'est même le prix Goncourt, or un auteur ne peut avoir deux fois le Goncourt et Gary l'a déjà eu en 1956. Il faut mettre un visage en face du nom d'Emile Ajar. Romain Gary choisit un petit cousin, Paul Pawlovitch, dont il est très proche. La supercherie durera au-delà de tout ce qu'il avait projeté, car il ne lui est plus possible de s'en sortir sans dégats. Et puis le personnage d'Emile Ajar lui échappe. Son cousin se prend au je(u). Fâcheries, avocats...
Mais au-delà du récit, des faits, des événements, l'homme Romain Gary reste totalement insaisissable.
Comment s'appelle-t’il? Roman Kacew, le petit garçon de Vilnus, Romain Gary, Shatan Bogat , Fosco Sinibaldi, Emile Ajar. Quelle est sa langue ? Sa langue natale est le russe, peut-être un peu de yiddish. Mais il apprendra le polonais, le français, l'anglais et écrira dans ces deux dernières langues, tout en étant souvent incapable de traduire ses livres d'une langue à l'autre. Qui est son père ? Un petit fourreur juif ou un célèbre acteur de cinéma russe, à qui il ressemble beaucoup. Romain Gary s'amusera à brouiller les pistes. Il aimera beaucoup les femmes. Tout d'abord sa mère et puis bien d'autres après dont Jean Seberg. Et puis, il empruntera de nombreux chemins. Il sera hôtelier pour aider sa mère, aviateur et tête brûlée pendant la guerre, consul aux Etats-Unis pour répondre encore aux ambitions que sa mère avaient mises en lui. Il décidera un jour de retirer tous ces habits qui ne étaient pas les siens et de se consacrer uniquement à l'écriture, à la création de personnages. Au final, on retiendra que Romain Gary (il faut bien choisir parmi ses pseudos) était avant tout un homme qui a écrit, écrit, écrit, créé des centaines de personnages si différents et avec tant de talent et de sensibilité. On a le sentiment qu'il a écrit pour s'oublier, pour disparaitre derrière tous ces personnages à qui il a donné vie. Mais n'a-t'il jamais été heureux?

samedi 27 novembre 2010

Prix Medicis 2010 : Naissance d'un pont

Après le pont de Michel-Ange (post du 23/11) qui est resté à l'état d'esquisse, je suis passée à la naissance d'un pont... en dur.

Dès la couverture on est intrigué : l'auteur, une femme, Maylis de Kerangal dont le nom aux sonorités poétiques évoque la Bretagne, les côtes rocheuses et les embruns, et puis le titre "Naissance d'un pont" qui nous renvoie à une réalité très concrète, très matérielle.

Dès les premières pages, on est surpris par l'écriture. Elle est précise, rapide, claire. Et pourtant les phrases sont longues et les descriptions nombreuses. Mais si certaines phrases dépassent les dix lignes, c'est parce que l'auteur en casse les structures classiques. Bien souvent, pour aller plus vite les virgules, les tirets, les deux points remplacent les points comme si l'auteur était pressé de nous entrainer avec elle dans la construction de ce pont menée par un certain Diderot "mon nom est Diderot et ce qui me plait à moi, c'est travailler le réel, faire jouer les paramètres, me placer au ras du terrain, à la culotte des choses, c'est là que je me déploie...Dans ce récit, on croise des hommes et des femmes venus de près ou de très loin sur ce chantier par besoin, par opportunisme ou par amour du métier. On se heurte à la matière : le béton, les câbles, les filins, les poutrelles, les fourreaux, la maille, les grues, les excavatrices, les camions, les baraquements. Et on entre dans un mouvement incessant qui peut donner le tournis "ils boulonnent, réparent, soudent, défoncent, explosent, dynamitent le fond du fleuve, pulvérisent la couche sédimentaire, retaillent les berges, applanissent les haut-fonds..."
La naissance de ce pont ne se fait pas sans difficultés car elle provoque de nombreuses luttes : le béton contre la forêt et ses habitants, le développement contre la nature, le mouvement contre le conservatisme (ou peut-être seulement la conservation).
C'est un livre très riche à découvrir, original sur le fond et sur la forme. Tout de même à noter quelques longueurs et notamment un chapitre entier sur l'histoire de la ville qui ne m'a pas paru indispensable et une trame romanesque assez faible qui aurait peut-être gagné à être plus consistante.MBS

jeudi 25 novembre 2010

Festival Jazz'n Klezmer : ça réchauffe !

Comme d'habitude j'ai trainé des pieds pour sortir dans ce froid et en plus il fallait traverser tout Paris : de l'ouest Parisien à la rue Broca dans le 5ème.
Il y a quelques années j'avais entendu Stephy Haïk chanter chez des amis le classique "Summertime" et j'avoue que j'en avais gardé un souvenir ému. Comme Stephy fait partie de mes amis sur facebook, bien que nous ne nous connaissions pas, j'ai eu envie de voir ce qu'elle devenait. Et bien, je n'ai pas été déçue. Stéphy était en concert ce soir au centre Broca dans le cadre du festival Jazz'n Klezmer. Elle était accompagnée par trois excellents musiciens dont Olivier Hutman au piano (pour les connaisseurs). Ils nous ont interprété des standards du jazz et quelques morceaux composés par Stephy. Stéphy a une voix extraordinaire (je vous promets que je ne donne pas dans le superlatif à la légère), digne des plus grandes chanteuses de jazz, mais c'est aussi une personnalité. Elle est à la fois une femme fatale, sorte de Marilyn brune qui lance ses chansons par de petits souffles sensuels et un léger déhanché, et une petite fille de 12 ans radieuse, dont on sent tout le plaisir, toute la gourmandise d'être sur scène. Ce plaisir nous l'avons partagé avec elle. Dommage, qu'il n'y ait pas eu plus de monde dans la salle. Mais, elle donne souvent des concerts dans des petites salles. Alors suivez-la.
Sinon, le festival continue et peut-être y aura-t'il d'autres pépites à découvrir. http://jazznklezmer.over-blog.fr/

mardi 23 novembre 2010

Parle-leur de batailles, de rois et d'éléphants*...de Mathias Enard

Michel-Ange est probablement l'un des artistes les plus connus au monde. Sa Pieta, son David et bien sûr la chapelle Sixtine font partie des images, avec la Joconde de Vinci, l'autoportrait de Van Gogh à l'oreille coupée, la Marilyn de Wharol, le Baiser de Doisneau..., que nous avons en commun avec des dizaines de millions de personnes. Pour nous tous, le nom de Michel-Ange est étroitement lié à celui de la chrétienneté. Or en feuilletant une biographie de Michel-Ange dans la magnifique bibliothèque de la Villa Médicis à Rome, Mathias Enard a été frappé par la mention, sur une ligne, d'une invitation du Sultan à venir à Constantinople pour y réaliser un projet de pont, celui de Léonard de Vinci n'ayant pas plu. A partir de là, Mathias Enard a essayé de reconstruire ce qui avait pu se passer. Il a retrouvé quelques indices, mais ils sont bien minces : les dessins du projet abandonné de Leonard de Vinci, des dessins de ponts qui sont probablement ceux de Michel-Ange, un inventaire d'objets d'un voyageur italien à Constantinople, qui pourraient bien avoir appartenus à l'artiste.
Mathias Enard nous embarque avec Michel-Ange dans l'empire Ottoman. Un nouveau monde s'ouvre à lui. Une ville-port qui vit au rythme des arrivages des bateaux et de leurs marchandises les plus extraordinaires. Une ville où se cotoient musulmans, chrétiens et juifs (notamment ceux chassés par Isabelle la catholique). Une ville dans laquelle Michel-Ange découvrira tous les plaisirs des sens, sans pour autant s'y adonner. Et puis dans ce livre, il y a de la politique et le rapport des artistes avec les puissants et Michel-Ange fera ce cynique constat : « Sous tous les cieux il faut donc s'humilier devant les puissants ».
Ce livre est une charmante petite rêverie (une centaine de pages) sur les bords du Bosphore en compagnie de Michel-Ange, du poète ottoman Mesihi, d'une danseuse envoûtante et de bien d'autres personnages. Il a reçu le Goncourt des Lycéens, qui généralement font de bons choix.
* Citation complète de R. Kipling : Puisque ce sont des enfants parle-leur de batailles, de rois, de chevaux de diables, d'éléphants et d'anges mais n'omets pas de leur parler d'amour et de choses semblables."

dimanche 21 novembre 2010

Gardez vos livres fermés !


Je suis une fan absolue de Christian Lacroix. J'aurais rêvé de porter l'une de ses sublimes robes de haute couture et de me transformer un soir en Arlésienne. Hélas, je n'ai de lui que l'une de ses illustrations réalisées pour les 30 ans de Tati, représentant une belle brune en robe à volants en vichy rose et blanc. Et puis j'ai rencontré l'artiste un samedi soir dans un petit resto. Bien sûr je suis allée le voir pour lui dire toute mon admiration. Seul petit hic, j'étais habillée ce jour-là (no comment!) comme la pire des ringardes. Alors bon, il a été poli, mais mon compliment ne devait pas avoir beaucoup de valeur pour lui.
Les Livres de Poche viennent de sortir neuf livres dont la couverture est sublimement illustrée par Christian Lacroix. Alors pour moins de 50 euros, j'ai refait ma garde-robe littéraire et je me suis offert la collection 2010 Christian Lacroix. MBS.

jeudi 18 novembre 2010

Potiche, ça fait du bien !

Réunir Gérard Depardieu, Catherine Deneuve, Karine Viard et Fabrice Lucchini est déjà un très bon début pour une comédie. Ces 4 excellents acteurs ont en commun d'avoir un grand sens de l'autodérision et ça c'est déjà assez savoureux. Catherine Deneuve qui aurait pu se figer dans une posture d'icône du cinéma français, n'hésite pas à jouer la Jacqueline Maillan et ça marche. Bien sûr les caractères des personnages sont très marqués - c'était une pièce de théâtre avant d'être un film (le patron réac, la secrétaire qui couche, la femme potiche, l'ex-syndicaliste au physique Bernard Thibault, le fils soixante-huitard, la fille à papa...), mais la comédie est rondement menée, sans excès dans le jeu lui-même. A noter que Judith Godrèche en fille à papa conservatrice est parfaite (à claquer!) et Jérémie Rénier qui est un mix de notre cloclo national et de Hutsch (de Starsky et Hutch) est aussi délicieux.
Pour nous les quadras, il y a aussi un immense plaisir à voir et revoir un stylisme et une déco qui reunissent tous les best off des années 70. J'y ai reconnu les papiers peints de la cuisine (à fleurs orange) et de la chambre à coucher de mes parents (bleu canard) et quelques unes des robes de ma mère. Les années 70 étaient la grande décennies des comédies (les films des Charlot, de Pierre Richard, de Louis de Funès, de Mireille Darc...) qui, il faut le dire, ont beaucoup vieilli. Alors avec Potiche, on a une comédie des années 70, avec le rythme des années 2010. A voir comme on mangerait un bonbon Kréma. MBS.

mercredi 17 novembre 2010

Mother and child : vive les beaux drames !

Vous pouvez vous faire un cycle Annette Benning avec Mother and Child et Tout va bien (post du 15/10/2010) . C'est vraiment une très grande comédienne.

Post du 15 septembre 2010
Le festival du film américain de Deauville a récompensé Mother and child, une comédie dramatique magnifiquement et sobrement réalisée par Rodrigo Garcia. Je n'ai vu que trois films, mais comme Emmanuelle Béart (présidente du jury) et Jeannne Balibar, j'ai été touchée par cette histoire de femmes. En moins de 40 secondes, le film est lancé. Premier plan, deux ados s'embrassent dans une chambre, la jeune fille enlève son pull. Deuxième plan, on retrouve cette ado avec une dizaine d'autres toutes enceintes et plutôt tristes. Troisième plan de la jeune fille transpirante, accouche. Quatrième plan, on retrouve ce même visage dans une femme d'une cinquaine d'année. Elle travaille dans une maison pour personnes âgées. Elle fait son métier avec application. Dans ces premières secondes, on passe de la douce émotion du premier baiser, à l'angoisse de la grossesse précoce, au drame de l'abandon d'un enfant , au sentiment de culpabilité ineffaçable. La vie de Karen s'est arrêtée ce jour là et l'on comprend qu'elle n'a pas pu vivre, aimer, rire avec un tel poids. Elle se réfugie auprès des personnes âgées pour fuir le regard des enfants qui lui est insupportable. Tout le film est réalisé avec une grande économie de moyen. les plans sont courts, les ellipses nombreuses mais les faits se suffisent à eux mêmes. Les comédiennes (Annette Bening, la mère, Naomie Watts, la fille, Kerry Whashington, une femme en mal d'adoption) incarnent leurs personages avec tant de simplicité et d'humanité que nous nous projetons en elles instantannément. Tout comme Robin Wright dans Les vies privées de Pipa Lee(cf post du 4 janvier), Annette Bening incarne une femme d'une cinquantaine d'année, marquée par la vie et les drames. Tout comme elle, elle n'a pas peur de montrer ses rides, ses cernes, sa fragilité et c'est ce qui donne toute la force a son personnage.Il s'agit d'un drame et on en sort boulversés, mais quand le cinéma sait nous prendre comme ça, on en redemande.

mardi 16 novembre 2010

Toqué de Tokyo, un documentaire complétement dingue

Le japon pour nous les petits français, c'est loin, très loin. Après avoir vu ce documentaire le japon ou du moins les Japonais nous paraitront encore plus loin. Antoine de Caunes, le plus juvénile et le plus drôle des quinquas, nous guide à travers les rues de Tokyo. On fera un tour dans un bar à chats, comprenez un bar où pour vous détendre après votre travail stressant vous caressez le chat que vous aurez choisi sur un catalogue en sirotant votre thé. On découvrira le roi des effets spéciaux qui nous présentera sa galerie d'hommes sanguinolants saucissonés à la tronçonneuse, ses visages aux morphings improbables et plein d'autres monstruosités. Le résultat est d'un (sur)réalisme hallucinant. On fera aussi la rencontre d'une jolie et jeune japonaise de 18 ans qui casse la baraque au sens propre et au sens figuré. Elle deviendra, c'est sûr, la future Bruce Lee. On croisera ce jeune japonais marié à une jeune femme virtuelle (elle n'existe que sur l'écran de sa console de poche). C'est très sérieux, ils ont même été mariés par un prêtre. En dehors de la séance masturbation avec toute sorte d'objets très tendance, (recordman officiel de masturbation, près de 9h00 ininterrompues !), ce documentaire est vraiment à voir en famille, pour 1h30 de fous rire.
http://www.canalplus.fr/c-infos-documentaires/pid3672-antoine-de-caunes-toque-de-tokyo.html
Horaires de rediffusion Canal+ Decale :Mardi 16 novembre 2010 à 20h45 Canal+: Vendredi 19 novembre 2010 à 14h45 Canal+ Decale :Dimanche 21 novembre 2010 à 02h55 Canal+: Mercredi 24 novembre 2010 à 04h40

dimanche 14 novembre 2010

Georges Clooney et moi... et nous et nous

En 1970, 10% des mariages se finissaient en divorce, aujourd'hui ce pourcentage est de 50%. La (non) longévité des couples est devenue sociologiquement un véritable sujet d'étude. Nobert Saffar lui, s'amuse à montrer les différences de points de vue, de nature des hommes et des femmes au sein du couple. Est-ce que "tirer un petit coup" pour un homme c'est tromper? Est-ce qu'une femme trompée qui trompe à son tour son mari pour se venger est une salope? Est-ce que fantasmer sur Georges Clooney alors qu'on fait l'amour avec son mari, c'est tromper?... autant de questions et bien d'autres qui donnent lieu à des échanges animés.
C'est drôle, pertinent, bien écrit. A aller voir absolument en couple(s) et prévoir une longue soirée de discussion à la suite. MBS.
Theatre Galabru, sur la butte Montmartre séance à 20h00 de jeudi à dimanche.

vendredi 12 novembre 2010

Buena Vista Social Club

Hier soir Arte diffusait le film- reportage de Wim Wenders Buena Vista social Club tourné en 1998. A l'origine le producteur Nick Gold et le guitariste Ry Cooder décident d'enregistrer un disque de musique cubaine et africaine pour leur section musique du monde. Les musiciens africains n'arriveront jamais, bloqués à Paris (une grève?) et du coup l'enregistrement se fera avec les seuls cubains. Ce film retrace l'histoire extraordinaire de ces musiciens cubains oubliés revenus au devant de la scène avec le succès mondial que l'on connait. Le film est une magnifique succession de portraits de ces hommes (peu de femmes) habités par la musique depuis leur enfance. On les regarde, ils ont tous l'air fatigués, usés. Certains avaient arrêté de chanter, de jouer, mais tous, se sont remis à faire de la musique avec une précision, une émotion, une jeunesse que l'on ne trouve nulle part ailleurs. Parce qu'ils étaient coupés et privés de tout, ils ont mis toute leur âme dans leur musique. On serait presque tenté de dire "Merci Fidel".
Si vous ne l'avez pas vu, prenez-vous absolument 1h30 ce week-end pour le regarder. (visible sur le site d'Arte)

mercredi 10 novembre 2010

Prix Fémina : La vie est brève et le désir sans fin

Déjà, on choisit ce livre pour son titre, car il contient en lui tant de promesses. La promesse d'un roman poétique, d'un roman d'amour, des sentiments, du manque, de la frustration...et à la dernière page, on est pas déçu.
Deux hommes que tout oppose, se partagent l'amour de Nora, une jeune anglaise. D'un côté, Louis Blériot (et oui comme l'aviateur) à Paris, traducteur free lance de notices médicales toujours en manque de quelques centaines d'euros, marié à Sabine, une belle femme riche et cultivée, de l'autre côté, Murphy Blomdale, Américain exilé à Londres, trader célibataire. La jeune femme passe de l'un à l'autre et de l'autre à l'un. Et le livre, chapitre après chapitre, se déroule au rythme des oscillations de Nora mais se place du côté des hommes et plus particluièrement de Blériot. De façon surprenante, on a le sentiment d'être au plus près de lui sans jamais être dans le voyeurisme ou plonger dans le pathos. Face aux sentiments, il y a une impuissance de ces hommes à agir : demander à Nora de faire un choix, choisir de quitter ou de rester avec sa femme? Jamais ses choix ne seront posés peut-être de peur de rompre un équilibre même si instable? La vie de Blériot se déroule ainsi au gré des mensonges à sa femme, des silences face à Nora, des moments de bonheur volés, des angoisses lors de ses absences de l'autre côté de la Manche. L'écriture de Patrick Lapeyre est belle, à la fois simple, alerte et très profonde. Comme le titre nous l'annonçait on lit le mot fin et on ne peut s'empêcher de ressentir une certaine mélancolie. MBS.

lundi 8 novembre 2010

Houellebecq : la sagesse a payé !

Après avoir été proposé 3 fois pour le prix Goncourt, Houellebecq décroche enfin cette ultime récompense. Il semblerait que le jury ait plus voulu récompenser son oeuvre que précisément ce livre, qui n'a rien de particulièrement flamboyant.

Pour mémoire post du 21 sptembre
Rien ne m'énerve plus que de lire un livre sous la pression médiatique et l'agitation de pseudos scandales. J'aime les livres pour ce qu'ils racontent et les auteurs pour ce qu'ils expriment à travers leurs écrits et non ce qui en ressort d'une promo parfaitement orchestrée. Du coup, je lis souvent des best-sellers à contre-temps et j'ai des coups de foudre pour des auteurs qui ne sont plus en tête de gondole. C'est sûr que pour les dîners en ville c'est pas génial. Mais qu'importe.
Après avoir entendu un peu par hasard, une critique plutôt modérée sur "La carte et le territoire", je me suis enfin décidée à lire mon premier Houellebecq. C'est un roman autour du personnage de Jed Martin artiste contemporain que l'on suit de ses débuts d'artiste photo (il photographie des boulons puis des cartes Michelin), à sa période de peintre et jusqu'à sa retraite dans la campagne française. Il connaitra un succès inattendu et inespéré, même par lui. A côté de quelques peoples (Beigbeder, Jean-Pierre Pernaut, François Pinaullt...) croisés lors de vernissages, Houellebecq met en scène toute une galerie de personnages : un écrivain (lui-même), un galeriste, un architecte à la retraite qui n'a jamais réalisé ses rêves (le père de Jed), une attachée de presse enrhumée, un flic en fin de carrière. Tous ces personnages sont incroyablement seuls et au final ce livre ressemble au visage de Houellebecq : triste, désabusé mais pas révolté. Ce roman est comme une balade au cours de laquelle Houellebecq égrène ses commentaires sur une société modelée par l'argent et dessine une France de demain devenue le Disneyland pour les Russes et les Chinois. Et puis c'est aussi un roman et même parfois un roman policier avec un certain suspens (mais rien d'insoutenable).
On sent que Houellebecq s'amuse (même si certains passages avec son père joue le registre de l'émotion). Il manie le second degré avec délectation et prend un malin plaisir à se tailler lui-même en pièce. Ses détracteurs pourront-ils aller plus loin que lui?
Ce livre n'est pas incontournable, mais je l'ai lu avec plaisir. Et je lirais bien maintenant les premiers livres de Houellebecq.
MBS

samedi 6 novembre 2010

Marie de Montpensier ou Marie et le mariage.

Si ce film était sorti il y a 30 ans ou plus, il serait probablement devenu l'une des références des films romanesques de cape et d'épée. Sur fond de guerre de religion, le film suit les amours de Marie de Mézières, l'une de plus riches héritères du royaume de France. Marie fait partie de ces femmes dont la beauté affole tous les hommes. Mélanie Thierry, dont le visage de poupée nous fait penser à Romy Schneider dans Sissi, incarne parfaitement ce personnage. Bien que mariée au vaillant mais maladroit Philippe de Montpensier, le fougueux duc de Guise (Gaspard Uliel), le sage et chevaleresque Comte de Chabannes (Lambert Wilson), le royal Duc d'Anjou (frère du roi) ne cesseront de vouloir posséder le coeur de cette belle. Intrigues, jalousie, passion, honneur, devoir tous les ingrédients sont là pour nous embarquer. Les acteurs masculins nous offrent tous de très beaux rôles de composition, l'image très léchée nous renvoie à des tableaux du XVIIème siècle et les costumes décrocheront probablement un César. Malgré tout cela, le film souffre d'un trop grand classicisme, d'une certaine lenteur et manque du coup d'éclat. En comparaison, on est bien loin du flamboyant "Reine Margot" qui se déroule à la même époque. MBS

jeudi 4 novembre 2010

Le troisième jour de Chochana Boukhobza***

Ce livre se lit d'abord comme un roman à suspens palpitant, avec les histoires entrecroisées de deux femmes si différentes mais que la passion de la musique unit comme une mère et une fille. Elisheva, juive d'origine polonaise, violoniste mondialement reconnue, tuera t-elle son tortionnaire de Majdanek, venu en pélerinage à Jérusalem ? Rachel jeune juive d'origine tunisienne, retombera t-elle dans les bras d'Eytan, son bel amoureux qu'elle a abandonné pour suivre sa formation musicale à New-York ? Le roman démarre à Jerusalem trois jours avant un grand concert que les deux femmes doivent donner. Pendant ces trois jours, nous les suivrons dans Jerusalem replonger dans leurs passés. Nous croiserons aussi de nombreux juifs de Jérusalem, des hommes, des femmes, des jeunes, des moins jeunes. Chacun a son histoire, son fardeau, ses angoisses. Chaque juif en Israël vit avec ses démons, liés à ce qu'il a vécu en camp, à un déracinement de son pays natal, à la difficulté de vivre dans un pays sous tension permanente... Et puis, il y a la vie tout simplement : les amours, les conflits de génération, les relations conjugales complexes, les ambitions personnelles, la volonté de vengeance, la volonté de paix... Voilà il y a tout ça et bien plus encore dans ce roman, qui au final sans le dire est une magnifique fresque de toutes les émotions humaines sur fond de Jerusalem.
J'ai eu la chance de lire ce livre alors que j'étais à Jérusalem et que, comme dans le livre, se déroulait de grands pélerinages (ceux de la Toussaint). Cela a donné bien sûr une saveur toute particulière à ce roman. Mais même à Paris, cela vaut la peine de suivre Chochana Boukhobza.MBS

mardi 2 novembre 2010

Confidences à Allah deSaphia Azzedine ****

Après le coup de coeur que j'ai eu pour La Mecque-Phuket (cf ci-dessous), j'ai enchainé avec le premier roman de Saphia Azzedine. Au bout de quelques pages, j'ai eu envie d'arrêter tellement ces confidences à Allah étaient dures, crues, à la limite du supportable. Jbara est une petite bergère qui habite le trou du cul du monde (c'est elle qui le dit), au fin fond de l'Atlas, là où il n'y a rien, si ce n'est un père bête et méchant, une mère qui subit, des frères et soeurs qui font comme ils peuvent. Et puis, il y a Miloud qui passe régulièrement et qui la viole contre quelques friandises.
Ca baise comme des salaud chez les pauvres, parce que c'est gratuit...Il pue comme je pue aussi au final ça s'annule, on sent bon. Je regarde les yaourts, le paquet de biscuits au chocolat et le chewing-gum dans le sac en plastique. Lui, il gémit comme un porc. Il a vraiment l'air idiot. Heureusement, il est derrière, je ne le vois pas trop.
Jbara décide de se confier à Dieu, de tout lui dire même ses péchés, car à qui d'autres peut-elle s'adresser. Elle ne lui en veut pas à Dieu, elle sait que ce sont les hommes qui font le mal, pas lui. Chassée par son père, elle fera ce qu'elle a à faire pour s'en sortir. Elle utilisera sa seule richesse, son corps et apprendra à en tirer le meilleur parti. Bien sûr, elle sait que c'est péché (haram), mais elle n'a pas le choix.
J'ai reçu ce roman comme un cri. Un cri qui vous transperce et ne vous laisse pas intact. On est loin de l'humour de La Mecque-Phuket. Mais on sait que Saphia Azzedine est un écrivain à part entière, capable d'un roman à l'autre de se renouveler en gardant sa plume toujours aussi incisive. MBS.

lundi 1 novembre 2010

La Mecque-Phuket de Saphia Azzedine, mérite largement le voyage****

Disons-le tout de suite, La Mecque-Phuket est Mon coup de coeur de cette automne. J'avais vu et entendu Saphia Azzedine il y a près de 2 ans à la sortie de son premier livre Confidences à Allah, mais soyons honnête, cette beurette aux yeux de chat, aux cils frémissants, à la silhouette de liane, ça sentait vraiment le coup marketing (cf la photo!). Un bon moyen pour la France catho et bien pensante de montrer qu'à côté des critiques nombreuses faites aux musulmans de France, elle était aussi capable d'encenser les musulmans qui le valaient bien. Et puis je me suis laissée séduire par le titre. La Mecque c'est le pélerinage que rêvent de faire les parents de Fairouz pour enfin devenir hadj et hadja. Phuket, c'est la destination que rêve de se payer Fairouz et sa soeur, pour profiter du sable blanc et de la carresse de cette eau turquoise. Tout le livre tient dans ce grand écart entre des traditions et les croyances viscérales des parents et cet envie de Fairouz de vivre "normalement" sa vie de jeune française. Fairouz aime profondément ses parents mais elle ne supporte pas leurs pratiques bigottes (est-ce comme ça que l'on dit pour les musulmans?), leurs superstitions et leur peur du qu'en dira t-on. Malgré ça elle se promet de tout faire pour ne pas les contrarier, pour être une bonne fille. Mais elle n'y arrive pas. Il faut qu'elle ouvre sa grande boite. Et puis on croise l'un de ses frères devenu une petite frappe, le roi des petits trafics foireux. On a le droit à son analyse sur l'échec des garçons dans ces banlieues. A la maison, on leur a tellement dit qu'ils étaient des dieux, qu'ils sont convaincus que le monde leur appartient. Une fois dehors, la réalité est tout autre : désespérante et violente. Alors ils se défoulent de leurs frustrations sur les filles et pour rien au monde, ils ne quitteraient le toit de leurs mères qui les adulent. Les filles, elles, arrivent parfois à s'en sortir en se faisant discrètes, en se faufillant et sans jamais s'en vanter.
Mais avant tout, La Mecque-Phuket est un roman vivant et drôle, émaillé de remarques corrosives mais jamais méchantes. Le style est original, concis, imagé avec un vrai sens de la formule. Je vous laisse, je file acheter Confidences à Allah.
MBS

vendredi 22 octobre 2010

Mama Mia

Mama Mia, c'est le cri que l'on a envie de pousser en entendant la première chanson du spectacle. Et oui quelle idée bizarre, d'aller traduire en français les chansons d'Abba. Nous étions nombreux à sourire en entendant "je ne veux pas parler" à la place de "I don't want to talk". Je ne comprends pas, qu'ils n'aient pas garder les paroles en anglais avec traduction défilante en complément. Sinon, les chanteurs/comédiens manquent de caractères, de puissance et d'émotion. Je suis peinée de critiquer ce spectacle que j'ai eu le privilège de voir en avant première, mais sans se comparer à Broadway, les Français ont montré avec Le roi-soleil, Mozart, l'opéra Rock ou Le roi Lion qu'ils avaient appris à faire des comédies musicales de très bon niveau. Là ce n'est pas le cas. Point positif, le final est vraiment explosif. Du coup, cela se finit par une standing ovation et on repart avec la banane et les chansons de Abba que l'on fredonne ... en anglais.

mardi 19 octobre 2010

Elle s'appelait Sarah

Pas facile de faire des commentaires cinématographiques sur des films qui relatent des événements aussi dramatiques et qui nous touchent autant que ceux de la rafle du Vel d'Hiv. Oui ce film est boulversant aux larmes, même si, il y a quelques mois seulement on a été émus par quasiment les mêmes images : les mêmes cours d'immeubles parisiens, les mêmes descentes de la police française, les mêmes plans de juifs portant leurs étoiles qu'on entasse dans des camions au petit matin, la même histoire du père cacher mais qui se fera prendre (on pensait que les femmes et les enfants n'étaient pas concernés), les mêmes scènes terribles dans le Vel d'Hiv, le même camp de Baune-la-Rolande, les mêmes baraquements, la même situation d'enfants qui veulent s'évader...Il est vrai qu'une partie du film a un goût de déjà vu mais peut-on se plaindre de cette redite alors que pendant plus de 50 ans cet événement a été quasiment passé sous silence et qu'il a fallu plus de 50 ans pour que Jacques Chirac reconnaisse la responsabilité de l'Etat français. Et puis, le film est (aussi) ailleurs. Il est dans l'enquête qui deviendra rapidement une quête pour cette journaliste Julia Jarmond jouée avec sobriété par Kristin Scott Thomas. Lancée dans un article sur la rafle du Vel d'Hiv, elle tombera par hasard sur Sarah, une jeune juive dont le chemin en 42 croisa celui de sa famille. A partir de là, elle deviendra obsédée par le fait de retracer son parcours. Peut-être pour qu'il reste une trace de sa vie. Et puis se film montre qu'au delà des 6 millions morts juifs, il y a eu laussi la destruction de nombreuses âmes juives. MBS

lundi 18 octobre 2010

Social network, place aux jeunes.

Ce n'est pas tellement du film dont j'ai envie de vous parler mais plutôt de l'incroyable gap qui ne cesse de s'accroitre entre les générations depuis une quinzaine d'années. En tant que quadra, mère de 3 grands ados, j'ai finalement du faire mienne la phrase qu'ils me répètent souvent, "Vous, vous êtes des dinosaures". Et oui nous sommes nés à l'époque des Yéyé, des Beatles et de Richard Anthony, bien avant que tout le monde ait un ordinateur personnel , qu'internet ou le téléphone mobile deviennent aussi important que le pain et l'eau. Dès les premières minutes, le film nous confirme que nous sommes totalement largués, totalement out. Les dialogues vont vite, très vite et certains mots relèvent, pour nous, de la langue étrangère. On a en face de nous des mutants. Aujourd'hui les idées les plus novatrices sont sur internet et sont le fruit de grands adolescents, bien sûr Facebook avec Mark Zuckerberg, mais il y avait eu près de dix ans avant David Filo et Jerry Yang fondateurs de Yahoo alors qu'ils étaient étudiants Standford, Sean Parker créateur de feu Napster (que l'on retrouve dans le film), Jack Dorsey fondateur de Twitter (à 32 ans, âge cannonique)...Alors bien sûr, nous les grands adultes, nous essayons de suivre et croyons le comprendre ce monde mais nous n'en sommes que les consommateurs. Ce sont nos jeunes qui le façonnent, à quelle vitesse, avec quel talent (Bien sûr, tout le monde n'a pas le génie et la fulgurance de Mark Zuckerberg), mais aussi avec quelques dérives. Avec une espérance de vie de plus de 80 ans, comment allons nous nous en sortir dans ce nouveau monde qui nous explose à la face!
PS : Allez voir Social Network, l'histoire du plus associal des étudiants qui crée le réseau social qu'on connait et qui a 26 ans est déjà plus qu'une légende.
MBS

samedi 16 octobre 2010

L'histoire de la SocGen de l'intérieur


« Cet ouvrage est une affaire personnelle. Je n’ai demandé la permission à personne avant de le publier. Je n’aurais pas pu laisser l’histoire se terminer sans y apporter ma contribution. »
Voici comment Hugues Le Bret à l'époque l'un des adjoints de Daniel Bouton, président de La Société Générale, commente le fait d'avoir fait ce livre.
J'avoue qu'à la fois, je le comprends un peu, le livre montre la charge émotionnelle insoutenable de cette histoire pour ceux qui l'ont vécue de l'intérieur.
Et à la fois, le fait qu'il ait quitté la présidence de Boursorama pour faire ce livre dont le contenu brûle ses vaisseaux m'intrigue et m'étonne.
"Le livre commence le dimanche 20 janvier 2008 quand un gouffre s’ouvre sous les pieds des dirigeants de la Générale. Ils apprennent qu’un jeune trader a engagé la signature de la banque pour 50 milliards d’euros. Si l’information « fuite », ce sera la panique. Le système financier mondial peut s’écrouler en quelques heures" (je reprends ce texte du pitch de l'éditeur car c'est exactement cela)
Ce livre est à la fois un récit haletant et un plaidoyer pro domo.
Mais c'est d'abord le récit qui m'a captivé. Je n'ai pas pu laisser le bouquin du week end. C'est lourd, dense et clair.
Hugue Le Bret qui n'a peur de rien, donne beaucoup de détails qui ne lui feront pas que des amis.
Même si cette version est la sienne, j'ai tendance à le croire. La condamnation de Kerviel va également dans le même sens.
Depuis je suis allé un peu me ballader sur internet et je suis sidéré des passions qui se déchainent et des théories du complot qui partent dans tous les sens.
(regardez les commentaires)
Chacun se fera son opinion. Mais je vous conseille vivement la lecture de ce livre.
Es

vendredi 15 octobre 2010

La parisienne


Une jolie femme quelque peu volage, un mari peu soupçoneux et des amants.
Une petite pièce alerte et distrayante, sans plus. Mention spéciale pour Barbara Schulz toujours aussi fraîche et juste (malgré une voix éraillée le jour où nous y sommes allés).
MBS

l'insomnie des étoiles de Marc Dugain ou le cauchemar éveillé***

Marc Dugain est historien et un écrivain de talent. Il s'est fait connaitre avec La chambre des officiers qui lui a valu de nombreux prix et a donné lieu à un très beau film. Il nous a fait aussi rentrer dans les coulisses de l'Histoire avec entre autres La malédiction d'Edgar (La vie d'Edgar Hoover qui fut à la tête du FBI pendant 46 ans - à lire absolument) et Une éxécution ordinaire (le naufrage du sous-marin Koursk avec tout son équipage). Dans l'insomnie des étoiles, Marc Dugain emprunte un tout autre chemin. Il choisit de se situer à l'écart des grands événements marquants de la seconde guerre mondiale pour s’intéresser aux derniers jours du III ème Reich dans le sud de l’Allemagne, zone rurale et apparemment sans grand intérêt. A travers un tout petit nombre de personnages, Marc Dugain nous fait découvrir dans un style volontairement très distancié, les pires horreurs commises par les hommes pendant cette guerre. Dans une Allemagne totalement débousolée, chacun justifie ses actes (et surtout les plus odieux) par la volonté de donner un sens à une action globale, commune. Deux personnages principaux dans ce roman : une jeune allemande d'une quinzaine d'année abandonnée dans une grange et qui verra défiler sous ces yeux les pires crimes mais gardera un incroyable instinct de survie... Un capitaine français qui occupe cette zone sud de l'Allemagne (on a tellement l'habitude de voir le contraire) qui apparait lunaire, détaché, mais fait preuve paradoxalement, d'une incroyable détermination dans sa volonté de résoudre une énigme apparemment insignifiante, alors que les morts se comptent par millions et que Berlin vient de tomber.
Au final, j'ai apprécié l'originalité de l'approche, la mise en avant des mécanismes de lâcheté collective, mais je ne sais pas pourquoi j'ai trouvé que l'écriture manquait de fluidité et les quarantes premières pages m'ont paru très longues. MBS

Tout va bien...jusqu'à ce que...

Le pitch : Prenez une famille avec deux enfants de 15 et 18 ans. Le couple est marié depuis 20 ans. Le chef de famille est médecin et plutôt dirigiste, la mère ne travaille pas et se sent en échec ce qui crée des tensions dans le couple. La fille de 18 ans, brillante élève, la tête sur les épaules, s'apprète à entrer à l'université et aimerait qu'on ne la considère plus comme une enfant. Le fils de 15 ans, très ados, s'essaie à la drogue avec un copain plutôt bourrin et s'interroge sur son identité. Tout ceci est très conventionnel et d'une grande banalité, mais reliser ce pitch en vous disant qu'il s'agit d'un couple de lesbiennes amirablement incarnées par Julianne Moore et Annette Bening et que les deux enfants ont été conçus grâce à un même donneur de sperme, plutôt sexy (Mark Ruffalo), qui va faire son entrée dans le jeu. Une fois passée la surprise de cette famille, pas tout à fait comme les autres, on rentre dans le jeu et cela devient drôle et touchant. MBS
Quelques longueurs, mais un bon film intimiste comme savent les faire les américains.