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lundi 8 novembre 2010

Houellebecq : la sagesse a payé !

Après avoir été proposé 3 fois pour le prix Goncourt, Houellebecq décroche enfin cette ultime récompense. Il semblerait que le jury ait plus voulu récompenser son oeuvre que précisément ce livre, qui n'a rien de particulièrement flamboyant.

Pour mémoire post du 21 sptembre
Rien ne m'énerve plus que de lire un livre sous la pression médiatique et l'agitation de pseudos scandales. J'aime les livres pour ce qu'ils racontent et les auteurs pour ce qu'ils expriment à travers leurs écrits et non ce qui en ressort d'une promo parfaitement orchestrée. Du coup, je lis souvent des best-sellers à contre-temps et j'ai des coups de foudre pour des auteurs qui ne sont plus en tête de gondole. C'est sûr que pour les dîners en ville c'est pas génial. Mais qu'importe.
Après avoir entendu un peu par hasard, une critique plutôt modérée sur "La carte et le territoire", je me suis enfin décidée à lire mon premier Houellebecq. C'est un roman autour du personnage de Jed Martin artiste contemporain que l'on suit de ses débuts d'artiste photo (il photographie des boulons puis des cartes Michelin), à sa période de peintre et jusqu'à sa retraite dans la campagne française. Il connaitra un succès inattendu et inespéré, même par lui. A côté de quelques peoples (Beigbeder, Jean-Pierre Pernaut, François Pinaullt...) croisés lors de vernissages, Houellebecq met en scène toute une galerie de personnages : un écrivain (lui-même), un galeriste, un architecte à la retraite qui n'a jamais réalisé ses rêves (le père de Jed), une attachée de presse enrhumée, un flic en fin de carrière. Tous ces personnages sont incroyablement seuls et au final ce livre ressemble au visage de Houellebecq : triste, désabusé mais pas révolté. Ce roman est comme une balade au cours de laquelle Houellebecq égrène ses commentaires sur une société modelée par l'argent et dessine une France de demain devenue le Disneyland pour les Russes et les Chinois. Et puis c'est aussi un roman et même parfois un roman policier avec un certain suspens (mais rien d'insoutenable).
On sent que Houellebecq s'amuse (même si certains passages avec son père joue le registre de l'émotion). Il manie le second degré avec délectation et prend un malin plaisir à se tailler lui-même en pièce. Ses détracteurs pourront-ils aller plus loin que lui?
Ce livre n'est pas incontournable, mais je l'ai lu avec plaisir. Et je lirais bien maintenant les premiers livres de Houellebecq.
MBS

1 commentaire:

  1. Je ne sais pas pourquoi je n'ai pas envie de lire Houellebecq, certainement parce qu'on me l'impose. Combien de temps vais-je pouvoir résister ? Maintenant qu'il reçoit le Goncourt, ma position va être difficile à tenir. À moins de faire référence à un autre Goncourt, incontournable lui aussi en 2006, "Les Bienveillantes" : 1 000 pages sordides que je ne recommanderai à personne, je crois même que c'est le seul et unique livre que j'aie jeté. Je ne peux pas croire que parmi les 700 livres qui sortent en septembre, on ne retienne que deux auteurs : Houellebecq et Despentes. Le remaniement de novembre n'est pas là où on l'attend, visiblement : il est dans l'édition ! Frédérique

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