On se souvient de « Molly S », autre pièce de cet auteur britannique. Cette jeune aveugle qui vivait heureuse, rayonnante et active malgré sa cécité, et qui avait cédé à la folie de deux hommes, l’un pour nourrir sa « belle âme » et l’autre, sa toute-puissance médicale, et s‘était faite opérer pour retrouver la vue. Son système perceptif d’aveugle était alors devenu inopérant, la vue ne signifiait rien pour elle et elle sombrait peu à peu dans la folie. Cette pièce nous permettait de comprendre vraiment ce qu’était la folie. La distribution était éclatante dans ce grand théâtre de Montparnasse : Terzieff, Luchini, Sihol. Dans cette nouvelle pièce de Brian friel montée à Paris, rien de pareil. Un petit théâtre de la rue La Bruyère, deux comédiens inconnus du grand public, une représentation d’une heure à dix-neuf heures. Pourtant on retrouve tout le génie de cet auteur et toute l’exigence des thèmes qu’il aborde. Cette fois ce sont les relations hommes femmes et leur impossible rencontre. Voilà de quoi nous intéresser ! Un homme et une femme se retrouvent dans un café. Mais, ils ne sont pas n’importe qui, deux personnages périphériques de Tchekov : Sonia la nièce d’Oncle Vania et Andrei le frère des Trois sœurs vont se raconter dans une langue magnifique, à la hauteur du génial auteur russe. Un homme peut-il cesser de mentir ? Une femme peut-elle arrêter de rêver et d’idéaliser sa vie ? Arriveront-ils à rentrer dans la réalité décevante et dangereuse d’une histoire d’amour vécue ou préféreront-ils, malgré le temps qui passe, la fuite dans leurs chimériques attentes d’« Une autre vie » ? On sort de cette pièce enchantés et émus par la finesse des dialogues, la qualité de l’interprétation et une furieuse envie de se replonger dans la littérature russe. Magali T
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