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vendredi 10 septembre 2010

Freud : un dépeçage en règle.


Le proverbe dit "qui trop embrasse, mal étreint" mais on pourrait dire a contrario "qui trop critique, mal déteste".
Dans son dernier livre Michel Onfray procède non pas à une mise à mort mais à un dépeçage méticulieux voire maniaque de Freud et du Freudisme. Dès la couverture le ton est ton est donné. Le livre aurait pu s'intituler seulement Le crépuscule d'une idole mais Michel Onfray n'a pu s'empêcher d'ajouter un sous-titre L'affabulation freudienne. Pendant près de 600 pages, il démontre ligne après ligne que Freud est un mégalomane, dictatorial, sexuellement déviant, soutien du fascisme italien, adepte de l'occultisme et du spiritisme,...et surtout qu'il n'a rien inventé (bien des philosophes ont parlé de l'inconscient avant lui) et que ce qu'il proclame être une science, n'est autre qu'une autobiographie philosophique.
Pour Michel Onfray, il n'y a rien de scientifique dans la démarche de Freud. La plupart de ses assertions sont basées uniquement sur son propre vécu et les résultats de ses experiences sont quasiment tous truqués ! Il estime que la psychanalyse freudienne ne relève que de la pensée magique et que par exemple les interprètations des rêves ne reposent sur rien de sérieux ni même de logique.
Pour être honnête, j'ai choisi ce livre en me disant qu'une petite critique de Freud, ne ferait pas de mal. En effet, nous vivons dans un monde régit par les idées freudiennes. Faites un lapsus en public et vous trouverez toujours quelqu'un pour vous l'expliquer. Dites que vous n avez jamais été amoureuse de votre père et l'on vous dira qu'en fait, vous avez fortement refoulé ce sentiment,...Donc j'avoue un certain plaisir en démarrant ce livre. Mais très rapidement, je suis agacée car la critique ressemble une séance de torture sadique. Michel Onfray veut détruire de façon (pseudo) scientifique, il veut qu'il ne reste rien de Freud, ni de l'homme, ni du juif, ni du fondateur de la psychanalyse, ni de ses thèses. Sur le fond, Elisabeth Roudionesco s'est chargé de démonter son argumentation et de souligner les erreurs méthodologiques.
Il faut attendre les toutes dernières pages, pour que Michel Onfray liste les raisons (mauvaises selon lui) du succès de la psychanalyse freudienne et reconnaisse que ce succès n'est pas près de s'arrêter.
MBS

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