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dimanche 10 octobre 2010

André Kertész. La photo poésie.




André Kertész est l'un des plus grand photographes du XXe siècle (1894-1985) mais il est encore trop méconnu du grand public.
Le musée du Jeu de Paume lui rend hommage à travers un magnifique monographie.
Elle rend compte à la fois des trois grandes périodes de sa vie, la Hongrie, Paris puis New York, ainsi que de ses thèmes de prédilections comme les distorsions, les cheminées ou les buildings new-yorkais.
Ce qui frappe rapidement et ce que l'expo nous apprend, c'est que dès qu'il commence d'être un peu connu, André Kertész est synonyme de modernité et de singularité. Cependant, il refusa toute sa vie d'être apparenté à un quelconque mouvement. Quand bien même ses fameuses distorsions (initialement une commande pour un magazine de charme...) peuvent s'inscrire dans la lignée du mouvement surréaliste de Man Ray (On pense aussi immanquablement à certains tableaux de Dali). D'autres évoquent l'univers des humanistes français, de Doisneau à Cartier Bresson. Sans compter qu'il se dit qu'il fut le premier à photographier la nuit. Images qu'il montra à Brassaï qui lui le premier édita un livre sur sa photographie nocturne et en endossa la paternité.
Ce qui frappe également et qu'on retrouve dans tous les commentaires, c'est la poésie de son langage. Il disait ne jamais documenter mais illustrer ce qu'il ressentait.Il parle de ses photos comme d'un journal intime visuel.
Et très joliement, nous dit avoir voulu être un éternel amateur, c'est à dire un débutant qui éternellement découvre le monde, encore et encore.
Même si j'ai regretté un nombre de photos qui m'a semblé trop important ( j'aurai préféré un choix plus ramassé sur les photos les plus essentielles), c'est une exposition importante, qui nous permet de découvrir ou de mieux connaître un très grand photographe qui a beaucoup apporté à son art.
J'aime particulièrement la photo qui illustre ce post. Elle date de la période new-yorkaise. Une période assez peu heureuse.
Ce nuage qui semble butter sur le gratte-ciel,est très représentatif du langage poétique du photographe. Cette masse aérienne, ronde et légère face à la dureté de la masse longiligne et enracinée dans le sol du building. C'est aussi de l'avau même du photographe une allégorie du mal être de l'artiste dans une amérique qui rejetait sa vision poétique.
ES

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