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vendredi 1 octobre 2010
Six mois, six jours... et quarante ans de silence
Karine Tuil est une chouchoute de la presse féminine. Cette petite bonne femme jolie, presque angélique, imprime bien la pellicule, elle a du caractère et cela plait ( cf sa jaquette avec une jolie photo d'elle). Ses derniers livres sont souvent un mix entre le journalisme et la littérature. Elle aime prendre des sujets d'actualité et s'y imerger d'une façon ou d'une autre. Dans douce France, l'un de ces précédents romans, la narratrice s'était plongée dans un groupe d'immigrés en transit avant qu'ils soient renvoyés dans leurs pays respectifs (parfois on ne sait même pas de quel pays ils viennent?). Dans son dernier roman, Six mois, six jours, un écrivain (une femme qui ressemble étrangement à Karine Tuil) décide d'interviewer Karl Fritz qui fut pendant 40 ans l'homme de confiance de la famille Lang, l'une des plus riches familles industrielles d'Allemagne, pour en faire un livre. Pendant 40 ans, il en a entendu et vu des choses. Licencié comme un valet alors qu'il pensait faire partie de cette famille, il explose et décide de parler, parler, parler. Et c'est là tout l'intérêt du livre. Contrairement au résumé proposé au dos du livre, ce n'est pas tant les secrets de cette riche famille allemande qui a traversé le 20ème siècle avec tout ce que cela peut comporter de compromissions et de bassesses qui nous surprennent mais plutôt cette prise de parole ininterrompue de ce vieil homme silencieux pendant si longtemps, au prix de sa vie, de ses amours. C'est là que l'on trouve le talent et la puissance littéraire de Karine Tuil. Son écriture halletante et sèche incarne à elle seule le personnage de Karl Fritz. Le découpage du livre traduit le rythme de l'interview de longs monologues, interrompus par de brèves pauses permettant à cet homme de 78 ans de reprendre son souffle. Malgré tout ça, je reste déçue par ce livre, car sur son contenu je trouve qu'il manque de cohérence, de fil conducteur. Karine Tuil conclut son livre sur une très émouvante lettre d'un père adoptif "répudié" parce que juif, assez éloignée me semble t'il du coeur du sujet. On tourne la page en attendant la suite, mais il n'y en a pas. Dommage. Malgré tout, disons que ce livre mérite deux heures de notre temps.
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