L'action se déroule dans un petit village de montagne situé en Afrique du Nord ou au Moyen Orient. Il y fait chaud très chaud même et la sécheresse dure depuis longtemps.
Il est du devoir des femmes du village et ce depuis la nuit des temps d'aller chercher l'eau en haut de cette montagne,en passant par des chemins rocailleux et étroits.
La montée sous un soleil de plomb est harassante et la descente glissante et dangereuse pour ces femmes ployant sous le joug qui supporte les seaux remplis de l'eau si precieuse.
Les femmes enceintes se doivent aussi d'apporter l'eau au foyer et le moindre faux pas provoque la chute qui entraine la fausse couche et l'absence d'héritier implique alors la colère de l'homme d'où les coups et les insultes qui pleuvent quand ce n'est pas le désonnheur de la répudiation.
Alors Leila (jouée par Leila Bekhti), la femme de l'instituteur, mariée par amour contre l'avis de sa belle mère, décide que la tradition qui met les femmes en esclavage doit cesser.
Elle va fomenter avec l'aide de la vieille veuve du village (interprétée par Biyouna fantastique de crédibilité) une grève: une grève de l'amour, plus de sexe au village où les hommes ont l'habitude de prendre sans demander, tant qu'ils n'auront pas apporter l'eau.
Du coup le village éclate,conflit entre les hommes et les femmes bien sur, mais aussi conflit transgénérationnel, conflit entre les partisans d'un islam de tradition et ceux d'un islam dur mais surtout conflit entre les partisans de l'instruction et ceux qui veulent garder le pouvoir par l'obscurantisme.
En effet, le mari de Leila lui a appris à lire et elle même va transmettre ce savoir à d'autres qui pourront ainsi aller chercher la liberté.
Si le lieu n'a pas d'importance c'est que nous sommes ici dans un conte universel dans lequel le réalisateur utilise l'humour pour évoquer les souffrances séculaires des femmes (ici musulmanes mais qu'importe) .
La lumière dans ce film est magnifique et la bande son joue le role d'un personnage à part entière puisque c'est par les chansons dansées par les femmes du village que les messages passent.
Alors oui Radu Mihaileanu est un rêveur puisque ses contes finissent bien mais c'est un rêveur qui n'est pas politiquement neutre et dont on doit montrer le film dans tous les collèges de France car après "la journée de la jupe" avec Isabelle Adjani en 2009 ce film nous redit une fois encore combien seule l'instruction peut permettre aux couches défavorisées (ici les femmes mais qu'importe) de toutes les populations du monde de s'extirper du joug de l'oppression quelle qu'elle soit.
Alors allez voir ce film parce que Radu Mihailenu prend des risques pour nous tous en soutenant cette idée que dans notre village on peut encore tout dire malgré la volonté des obscurantistes qui veulent reprendre le pouvoir en faisant bruler les locaux de journaux (Charlie Hebdo) ou en perturbant les représentations de pièces de théâtre (sur le concept du visage du fils de dieu). Denis M.
Commentaires MBS :
La Source des Femmes est un film singulier, sensible mais aussi un film drôle, plein de fantaisie et de légèreté magnifiquement interprété par Leila Bekhti et toute une pléïade d'actrices plus vraies que nature. L'instituteur n'est pas mal non plus.
Malgré quelques longueurs, La source des femmes est un film à ne pas rater.
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